Aujourd'hui encore, ses détracteurs le trouvent de mauvais goût, incohérent, insaisissable, quand ils ne le relèguent pas dans la famille des " pompiers ". Ses admirateurs, en revanche, perpétuent trop souvent les éternels clichés de l'artiste maudit, luttant seul contre tous, socialement engagé, plus proche du peuple que du marché de l'art. Dans ce numéro spécial, une nouvelle génération d'historiens de l'art bouscule ces idées reçues. Leurs approches, inédites, abordent Courbet en décryptant les critiques abondantes qui le concernent, en soulignant la censure omniprésente sous le Second Empire, ou en analysant l'influence de la photographie naissante sur sa peinture. Grâce à une approche très concrète de ses œuvres, ils expliquent comment le peintre détourne et brouille les genres académiques. Curieusement, ce soi-disant père du réalisme a toujours fait cavalier seul. Loin des mouvements et des écoles, sa peinture ne s'explique ni par des influences passées ni par un récit, encore moins par un message. Déroutante et curieusement sans objet, elle nous plonge, par force, dans une sensualité raffinée.